mercredi 28 décembre 2011

Palestine occupée : à Jérusalem, la da’wa reprend

Publié par AJIB le 27 décembre 2011

La Da’wa est un devoir de chaque musulman. De par notre comportement tout d’abord. En Palestine, des frères ont pris l’initiative de prêcher l’Islam dans la vieille ville de Jérusalem, pour appeler les juifs à la religion d’Allah. Un appel qui a été négligé depuis de nombreuses années d’après les frères du « Comité des grâces pour les nouveaux musulmans ». Des missionnaires ayant pour vocation d’inviter les non musulmans à l’Islam, pacifiquement et sans pression aucune…

 

« Le chemin vers le bonheur »

Quelques musulmans courageux osent ! Comme Abou Hassan, programmeur informatique ayant suivi ses études dans un collège israélien et s’exprimant aisément en hébreu, lui et une dizaine d’autres frères palestiniens ont décidé d’interpeller les juifs dans la rue, en leur distribuant des tracts et en tentant d’ouvrir le dialogue. Une brochure s’intitulant « Le chemin vers le bonheur » proposant aux lecteurs de « penser et de profiter de cette inestimable opportunité d’être pris par la main et guider vers la lumière éternelle ».

Cette initiative ne semble pas inquiéter outre mesure, même si Abou Hassan a été interrogé quant au financement de son entreprise. Les frères ne sont sembe-t-il pas très écoutés en Israël. D’après Abou Hassan : « Les gens m’insultent. Mais je fais ce que j’ai à faire, et c’est ce que j’ai à faire en tant que musulman. Je dois m’expliquer au sujet d’Allah avec douceur, en y mettant les formes », dit-il. Il doit essuyer insultes, moqueries, il est souvent maudit, et l’on a déjà piraté son téléphone portable en changeant le message d’accueil de son répondeur par des invocations contre lui et le prophète de l’Islam… mais tient bon !

Pour lui, ce devoir de da’wa est négligé sur la terre de Palestine depuis de nombreuses années, il mise alors sur la douceur du message et le bon comportement pour amener des non musulmans sur le droit chemin si Allah le permet. « Les musulmans ne voulaient pas parler, les Juifs ne voulaient pas écouter. Mais les Juifs aussi ont besoin d’entendre la vérité », explique Abu Hassan. A l’heure actuelle, les chiffres sont minimes. Très peu de juifs se convertissent à l’Islam. Seules quelques femmes juives se convertiraient suite à un mariage avec un musulman, mais il n’y a quasiment pas de conversions suite à des prêches, puisque celui-ci n’existait pas en Israël…

 

Les premiers prêcheurs en Israël

Il y a quelques années, Abou Hassan a réalisé qu’il n’existait quasiment pas d’écrits sur l’Islam en hébreu. Lui et quelques associés décidèrent d’écrire un livret prêchant l’Islam en hébreu afin de pallier à ce manque, et afin de pouvoir le distribuer à la population juive. A l’heure actuelle, ce petit livret aurait été distribué en plusieurs milliers d’exemplaires ! « C’est la première fois que quelqu’un essaie de convertir des Juifs à l’islam dans l’État d’Israël » explique le professeur Yitzhak Reiter. Tâche très difficile apparemment, les juifs étant réfractaires à cette démarche qu’ils jugent prosélyte.

De plus, un « accord tacite » aurait été convenu dans la vieille ville de Jérusalem entre les différentes religions afin que personne n’essaie de convertir autrui. En effet, les lois israéliennes restreignent les activités missionnaires, sans les interdire. Au cours des siècles, les juifs ont été d’après eux victimes du prosélytisme des chrétiens, et des musulmans. Ils craignent donc que ce genre d’initiative prenne de l’ampleur, et que la population israélienne ne s’en voit à nouveau réduite alors que la politique démographique d’Israël encourage le nombre des naissances, chez les colons en l’occurrence.

Le « Comité des grâces pour les nouveaux musulmans » prêche de manière tout à fait pacifique, sans pression, sans intimidation, et invite à un message de Paix dans la voie du Très Haut. Les nouveaux convertis sont accueillis sans distinction, qu’ils aient été chrétiens, juifs, athées ou autre. Yasmine, une femme juive convertie à l’Islam raconte : « Les musulmans m’ont accueillie avec l’amour que  mes parents ne m’ont jamais donné, et les femmes m’ont dit: ‘Tu es une des nôtres maintenant’ ».

Un bel exemple de da’wa, patient et courageux, sur une terre où a plupart des musulmans sont chassés…

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