samedi 17 juillet 2010

La prière de la nuit: Qiyâm al-layl 3

Certains savants distinguent, au niveau de l'appellation seulement, entre qiyâm al-layl qui désigne les prières de nuit effectuées avant de dormir et tahajjud celles effectuées après avoir dormi (et bien sûr avant la prière du subh). D'autres utilisent les deux termes  indifféremment pour désigner ces prières de nuit. Nous énonçons dans ce qui suit les principales règles concernant ces prières de nuit.

    1. L'intention : il est donc important, pour le croyant désirant passer une partie de la nuit en prière, de procéder à l'intention, au moment de s'endormir.
En effet, le Prophète Salla-llah allahi wa salam nous fait la bonne annonce suivante :
"Celui qui vient à son lit, en ayant l'intention de se réveiller durant la nuit pour faire des prières, mais que son sommeil a vaincu jusqu'au matin, Dieu lui prescrira [en rétribution] ce qu'il avait l'intention de faire, et lui donnera comme aumône le sommeil effectué." [Nasâ'î (1765), Ibn Mâja (1334)].

    2. Le temps d'accomplissement : ces prières de nuit  (qiyâm al-layl) peuvent être accomplies au début, au milieu ou à la fin de la nuit, même si le dernier tiers est préférable, comme nous l'avons vu dans les hadîths précédents.

    3. Le nombre minimum de cycles de prière est de deux raka'ât.

    4. Le nombre maximum de raka'ât effectué durant  une nuit est l'objet de débat entre les savants. Certains n'avancent pas de nombre, le priant pouvant en effectuer autant qu'il veut et peut. Les hadîths mentionnés n'évoquent pas de nombre précis, étant de portée générale, et spécifiant que la prière se fait par unités de deux cycles (raka'ât). [Bukhârî (936), Muslim (1241), Nasâ'î (1676), Mâlik (247) et d'autres]

D'autres avancent le nombre de onze cycles (raka'ât), c'est à dire huit cycles de prière plus le witr et les deux cycles le précédant. Ces hadîths, et d'autres, rapportés par 'Aïcha, mentionnent la prière de nuit du Prophète Salla-llah allahi wa salam durant le ramadan et hors  ramadan. [Abû Dâwûd (1157, 1143), Nasâ'î (1679), Bukhârî (3304), Muslim (1222)].


D'autres avancent le nombre de treize cycles, c'est à dire dix cycles de prière plus le Witr et les deux cycles le précédant. [Bukhârî (5841), Muslim (1274 et 1284 cité plus haut), Mâlik (244) et d'autres]

On voit que toutes ces pratiques sont rapportées de manière authentique (en particulier Bukhârî et Muslim).
Le croyant peut donc choisir ce qu'il veut sans gêne aucune. Ces deux derniers nombres (onze ou treize) sont les plus communément admis.


    5. Le priant commence ses prières par deux raka'ât pas très longues, mais plutôt courtes. [Muslim (1286), Ahmad (22890)].
Il fait ensuite ses prières par groupes de deux cycles(raka'ât), et toute liberté lui est laissée concernant la longueur des récitations du Coran et le choix des passages et/ou chapitres coraniques. Telle est la manière préférée par l'imam Mâlik au vu de l'assiduité prophétique. [Mâlik (241) fin de chapitre].
La pratique assidue du Prophète Salla-llah allahi wa salam était de les accomplir par groupe de deux. En effet, le Compagnon Zayd Ibn Khâlid dit :
"Je voulais absolument savoir  comment le Prophète Salla-llah allahi wa salam accomplissait sa prière [de nuit]. (Je me suis alors endormi sur le seuil de sa porte [Cette précision se trouve dans la version d'Abû Dâwûd]). Il a alors accompli deux cycles de prière (raka'ât) très légères. Puis il a effectué deux cycles de prière longues, longues, longues.  Puis encore deux cycles de prière un peu plus courtes que les deux précédentes. Puis encore deux cycles de prière plus courtes que ces deux précédentes.
Puis encore deux cycles de prière plus courtes. Puis encore deux autres cycles de prière plus courtes que les deux dernières. Enfin, il a terminé par le witr.
Ainsi, il y a eu un total de treize cycles de prières."
 
[Muslim (1284), Abû Dâwûd (1174), Mâlik (246) et d' autres]

 

Sources extraites du livre: Les règles de la prière en Islam, basé sur les avis des plus grands savants de l'islam : les savants anciens reconnus pour leur autorité scientifique et morale (tels l'imam Mâlik, Abû Hanîfa, Ahmad, Nawawî et bien d'autres), sans omettre l'avis des savants contemporains, spécialistes du Hadîth et du fiqh. En se basant uniquement sur les Sources authentiques et les avis éclairés (et toujours référencés) de nos savants.

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